Comment peut-on s’en prendre à Bernard K? Je n’en reviens toujours pas. Comment peut-on douter de la morale de Bernard K? Aurait-on déjà oublié que Bernard K. était au masculin ce que sœur Emmanuelle était au féminin? L’homme seul capable d’endosser le rôle le plus difficile à tenir, le plus nécessaire à nous tous, et le plus ingrat aussi : la personnalité la plus aimée des Français, la figure dans laquelle on mise les yeux fermés tout son capital confiance. Bernard K. était taillé pour se charger de ce rôle sur mesure. Bernard K. ne s’est jamais défilé, toujours prêt à porter l’humanitaire tricolore par delà les frontières dans les contrées les plus pauvres ne disposant même pas du technicolor. Ce rôle lui revenait de droit.
Mais sait-on tous les frais de représentation que cela implique? Bernard devait-il s’habiller comme un chiffonnier pour se fondre dans la masse indigente? Devait-il renoncer au bon goût, aux belles choses, à la french touch? Qu’aurions-nous dit s’il avait paradé en short et basket, s’il avait cédé à la malbouffe vite fait sur le pouce, s’il avait voyagé en classe éco comme un vulgaire touriste, s’il avait dormi à la belle étoile sous moustiquaire? Allons. Et que lui reproche-t-on maintenant? D’avoir accepté un peu d’argent, deux fois rien, pas grand-chose, de modestes sommes, pour de bons conseils? N’a-t-on pas le droit de mettre son expertise au service des plus démunis? Cet argent était immédiatement réinvesti dans le capital confiance que nous lui avions confié. Allons.
Deuxième coup dur pour Bernard K; l’intervention de l’autre Bernard, le H.L., venu à sa rescousse comme un dreyfusard du diable vauvert médiatique. Compter Bernard H.L. dans ses rangs n’est pas le meilleur gage de moralité et de présomption d’innocence. BHL, homme d’affaire averti, intermittent de la philosophie, globe trotter assermenté et parfois écrivain, agissant par réflexe d’autodéfense et par principe de précaution, a prévenu tout le monde : le droit d’ingérence ne s’applique pas aux affaires des icônes humanitaires.
Don Coucoubazar à coucou Laszlo
Il y a 13 ans